Stevie Wonder, Stevie la merveille, de son vrai nom Stevland Hardaway Judkins Morris (on comprend qu’il ait adopté le pseudonyme de Wonder) est né à Saginaw, Michigan, le 13 mai 1950. Dès son plus jeune âge, il montre des dispositions certaines pour la musique, l’harmonica et le chant en particulier.
Stevie Wonder n’a que 12 ans, en 1961, lorsque Ronnie White des Miracles le présente à Berry Gordy Jr, PDG de Tamla Motown. Ce dernier flaire tout de suite la bonne affaire : le contrat est signé illico presto, un nouveau nom est trouvé pour le jeune prodige aveugle admirateur de Ray Charles : Little Stevie Wonder.
En 1962 sortent deux albums de Stevie, mais ils ne marchent pas très bien. Tout change en 1963 avec l’instrumental où il joue de l’harmonica « Fingertips », extrait d’un album live. Le titre se propulse à la seconde place du hit-parade US. Mais la voix de Stevie mue, Motown décide de mettre sa carrière entre parenthèses, le temps que le jeune prodige apprenne le piano classique.
1964 : nouveau tube « Uptight (Everything’s Alright) qui cartonne dans le hit-parade Rhythm’n’Blues. Stevie qui a, depuis 1964, supprimé le « Little » de son patronyme commence à écrire ses propres titres et continue à occuper les premières places des charts avec « I Was Made to Love Her » ou encore « For Once in My Life ».
1969 : ça continue avec « My Cherie Amour » et « Yester-Me, Yester-You, Yesterday. ». En quelques années, Stevie Wonder est devenu un artiste multi-instrumentiste accompli, capable de rivaliser avec les redoutables auteurs-compositeurs de l’écurie Motown. Ce qui lui donne l’idée de se produire lui-même.
A l’instar de son inspirateur Ray Charles, Stevie est un touche-à-tout qui ne se limite pas à un style musical : soul, funk, rock, jazz, reggae, musique africaine, tout est bon. De plus, il est un pionnier de l’utilisation du synthétiseur, ce qui va changer la face de la Soul pendant les années 70.
1970 : pendant la décennie, il va être au summum de sa créativité. Il n’est qu’à citer trois albums : Talking Book, Innervisions, Songs in the Key of LIfe. De fait, devenu majeur, Stevie Wonder peut toucher ses royalties et son contrat avec Motown s’achève. Il décide alors d’enregistrer des albums et non plus des compilations de titres sortis en singles. Il renégocie à la hausse son contrat avec Motown, obtient le contrôle total de ses productions et fonde sa société d’édition.
Le chant du Cygne ?
1972 : que dire sinon « Superstition » et « You are the Sunshine of My Life » ?
1973 : c’est la chronique du ghetto, « Living for the city » et « Higher Ground », deux numéros 1. Mais c’est aussi l’année où un accident de voiture le laisse dans le coma.
1976 : le chant du cygne ? Peut-être, car depuis Songs in the Key of Life, Stevie n’a plus sorti d’album aussi fort. Les critiques parlent d’un disque brillantissime, mais trop porté sur l’auto-indulgence. Trois titres se détachent de l’album : « Sir Duke », « Past Time Paradise » et « Gangsta’s Paradise ». Epuisé par l’énergie investie dans cet album, il ne sort plus rien jusqu’en 1979. En 1980, il fait un tour par la Jamaïque avec » Master Blaster (Jammin’) ».
« Happy Birthday » marque le succès de la campagne, dont Wonder est un fervent militant, pour l’institution d’un jour férié dédié à Martin Luther King. La suite ? On peut citer « Ebony and Ivory » avec le Beatles Paul Mc Cartney en 1982, « I just Called to Say I Love You » en 1984, sans oublier l’hymne caritatif « We Are The World » en 1985.
Depuis, Stevie Wonder se repose. Ce n’est qu’en 2005 qu’il reprend le collier avec l’album « So What the Fuss » où apparaît Prince à la guitare. Mais qu’importe ! Stevie Wonder mérite de rester au panthéon des années 70 et 80 pour les superbes morceaux qu’il a composés.
Remarquons qu’il a mieux su gérer sa carrière que Michael Jackson, lui aussi génie précoce. Bon, il est vrai que maintenant Stevie Wonder se mobilise pour la voiture numérique pour non-voyants ce qui, en soi, est respectable, mais cela nous mène assez loin de la mobilisation pour le jour de Martin Luther King…
Sources : www.telerama.fr – https://pitchfork.com – www.qobuz.com – https://ultimateclassicrock.com