Avec Elephant, sorti en avril 2002, the White Stripes devient la formation rock par excellence du nouveau millénaire. Enregistré dans un minuscule studio londonien analogique, ce quatrième opus se montre à la hauteur de ses ambitions : jouer un rock garage nerveux et sec, hanté par le passé. Mi-acoustique, mi-électrique, le duo revisitent le glorieux passé de la musique populaire américaine en quatorze titres impeccables, tel le single Seven Nation Army, Cold Cold Night ou You Want To Keep Her In Your Pocket.
Here, my dear, double album sorti en 1978 et enregistré sur une période de deux ans dans le studio hollywoodien Marvins Room, représente le « cadeau de rupture » du chanteur dépressif à sa femme Anna Gordy, sœur aînée du boss de la Motown. Gaye conçoit un cycle de chansons sur la désintégration de son couple. Si les fins de relations amoureuses ont toujours produit une musique exceptionnelle transformant la douleur en beauté, cela n’a jamais été plus vrai qu’avec Here, my dear.
Après la déflagration de son premier album éponyme, Led Zep ne baisse pas la cadence et retourne en studio quelques mois plus tard. A Whole Lotta Love, tubesque chanson qui ouvre ce bal électrique, confirme que le quartet britannique poursuit son embardée sur les terres d’un blues rock revisité. Guitare au poing, Jimmy Page est un pyrotechnicien fabuleux tandis qu’au micro, Robert Plant joue les muezzins habités.
Gil Scott Heron et Brian Jackson, qui viennent de signer chez Arista, publient The First Minute Of A New Day en 1975, un pamphlet sociopolitique mordant, accompagné du Midnight Band, un combo free funk. Plutôt que d’afficher sa trogne en couverture, Gil propose un singe, son futur leitmotiv… plus préoccupé par son message que son image.
En 1997, Erik Truffaz se révèle aux oreilles d’un public plus large que les seuls amateurs de jazz. Avec l’album The Dawn, le trompettiste jurassien impose un son qui fait bientôt école : un jazz tout acoustique qui se réinvente à l’aune des rythmiques surgies de la sphère électronique. Drum’n’jazz, jungle acoustique, les néologismes ne manquent pas pour qualifier cette formule insaisissable, aux lisières des catégories bien définies.
Sœur de Caetano Veloso et de l’écrivain-poète Mabel Veloso, Maria Bethânia représente la mère de cette MPB née au milieu des années 60 en prolongement de la bossa nova. En 1968 lorsque parait cet enregistrement live Recital Na Boite Barroco, Maria Bethânia n’est pas encore une icône mais déjà une chanteuse à la voix grave ensorceleuse, charismatique. Elle saisit à bout de voix les classique de la bossa comme les compositions originales.
La nuit après le jour, l’hiver après l’été, c’est ainsi que se présente Vespertine, le successeur d’Homogenic. Une symphonie réalisée entre Reykjavik et New York, faite de comptines qui carillonnent sur les sons concrets du quotidien. Accompagnée entre autre du duo californien Matmos et de leur art du beat minimal, Björk nous transporte dans un monde onirique et hivernal.
Aussi fou que sa pochette, Odelay, sorti en 1996, confirme le génie d’assembleur de Beck. Mais si Mellow Gold et son tubesque single Loser revendiquait ses allures lo-fi fauchées, Odelay assume ses moyens et sa production plus luxuriante. L’idée est pourtant la même : accoupler l’inaccouplable ! Funk sexuel, rock psyché, country blues salace, rap old school, folk bancal, easy listening clinquant, Beck colle et décolle tout !
Suite au raz de marée Nevermind, la bande à Kurt Cobain décide de s’accompagner de Steve Albini (notamment connu pour son travail avec les Pixies) pour produire In Utero. Le groupe veut se débarrasser de l’étiquette pop qu’on vient de lui coller, réaffirmer son image punk/indie. L’ambiance de l’album est donc volontairement plus sombre. Les instrumentations lourdes. La qualité des morceaux de « Heart Shaped Box » et « Rape Me » au magnifique « Dumb » en passant par le déchirant « All Apologies », comptent parmi ses meilleurs.
A l’aube du nouveau millénaire, Prince revient au sommet de son art en publiant deux albums studio, The Rainbow Children et One Nite Alone, suivi d’un duo d’albums live (les premiers de sa carrière). S’élabore une formule scénique fusionnant jazz et soul, avec cuivres, Fender Rhodes et contrebasse électrique, en écho aux sonorités très organiques de l’album. La tournée One Nite Alone… qui sillonne, en 2002, les Etats-Unis puis l’Europe est considérée comme l’une de ses toutes meilleures.
Après Rastaman Vibration en 1976, Exodus en 1977, le Jamaïcain sort en mars 1978 ce Kaya, dont les titres sont issus des mêmes sessions qu’Exodus, effectuées lors des premiers mois de son exil londonien début 77. Considéré comme son disque le plus léger, sans doute à cause de son thème, Kaya (marijuana en argot jamaïcain). Le disque débute d’ailleurs par le “Excuse me while I light my spliff ” d’Easy Skanking, comme si Marley assumait le côté B-side de ces chansons.
Honni par les puristes, l’album Black Byrd marque un tournant dans la carrière du trompettiste Donald Byrd. Pilier du mouvement hard-bop dans les années soixante avec Horace Silver et Art Blakey, Donald Byrd redonne, avec cet album sorti 1973, une forme de légèreté au jazz grâce à l’entremise des frères Mizell, avec qui il a usé ses fonds de pattes d’éléphant sur les bancs de l’Université Howard à Washington, où Donny Hathaway et Roberta Flack firent aussi leurs classes.