Les premiers disques pirates ou Bootlegs de l’histoire sont apparus dans les univers du jazz et de l’opéra longtemps avant le rock. Ces enregistrements, pour lesquels les artistes ne sont pas rétribués et sur lesquels ils n’ont aucun contrôle, connurent une grande popularité auprès des fans de rock dès le début des années 1970.
On considère habituellement que Bob Dylan fut la première victime de Bootlegs avec des morceaux enregistrés en 1961 et d’autres plus récents, mis en boite boîte avec The Band, à Woodstock, réunis sur « The real White Wonder », un double 33 tours vinyle qui m en 1969 sur le label TMQ (Trademark of Quality), une opération illicite montée par deux hippies californiens.
Très rapidement, les Beatles furent à leur tour pillés : concerts live largement inaudibles des années 1963-1966, chutes de studio, première version de l’album « Let It Be » (sous le titre « Get Back »), tout fut un jour ou l’autre édité (et vendu à des prix prohibitifs).
Autres victimes fameuses : les Rolling Stones, Led Zeppelin, etc. Les groupes réagirent en publiant à leur tour leurs propres bootlegs (ou live assimilés), tels The Who («Live At Leeds », 1970), Aerosmith (« Live Bootleg », 1978), etc.
Fidèle à sa réputation d’extrême coolitude, le Grateful Dead de Jerry Garcia, voyant proliférer les pirates (mais constatant aussi que ses fans étaient ravis), les encourage au lieu de les combattre : selon la légende, ils prévoyais un espace, pas loin de la console de mixage, pour que bootleggers s’installent confortablement et puissent choper le meilleur son.