Le choro est l’une des plus anciennes formes de musique brésilienne à avoir perduré jusqu’à aujourd’hui, en ayant toujours su conserver sa vivacité. Sauts mélodiques et modulations effrénées sont les ingrédients de cette musique instrumentale qui apparaît à la fin du XIXème siècle dans les salons de la classe moyenne.
Au départ désignant une façon de jouer les rythmes et danses venues d’Europe (polka, mazurka, Scottish…), le choro deviendra un genre musical à part entière au fil d’une longue évolution.
Selon la formule classique, le choro est interprété par un trio composé d’une flûte traversière, d’une guitare et d’un cavaquinho. S’y grefferont plus tard le pandeiro, issu du samba et des instruments à vent comme le saxophone, le trombone et la clarinette.
Le choro, qui inspire le compositeur classique Heitor Villa-Lobos dès le début du XXe siècle, revêt parfois une complexité qui le rapproche de la musique savante. Il contient une grande part d’improvisation et surtout d’interactions entre les musiciens, ce qui le place d’emblée bien plus proche du jazz que de la bossa nova, genre écrit par excellence.
Autre comparaison récurrente, celle de Pixinguinha, le plus grand et le plus célèbre des compositeurs de choro, avec Duke Ellington. Comme ce dernier, Pixinguinha est responsable de nombreuses innovations musicales, et prendra, dès l’année 1919, la tête de véritables big bands, devenant l’un des premiers musiciens noirs de son pays à connaître une si large reconnaissance.
Par son jeu et ses phrasés, Pixinguinha va contribuer à façonner un certain feeling brésilien, son instrument – la flûte -, devenant par la suite très répandu dans la MPB. Il va également immiscer – via son travail d’arrangeur et de chef d’orchestre pour la radio – les percussions du samba et la syncope africaine dans le choro.
Le samba est alors joué dans les cours ou dans les terreiros où se pratique le candomblé, alors que le choro se joue dans les salons. Pixinguinha passe d’un univers à l’autre, et même si son domaine reste le choro, son influence, via des mélodies extrêmement ancrées dans l’inconscient musical de son pays (comme « Carinhoso »), s’étend à toute la musique brésilienne.