Ce piano électrique créé et commercialisé au milieu des années 60 par la firme allemande Hohner était à l’origine destiné à émuler le son d’un clavecin. Ses sonorités claquantes et finalement très proches de la guitare électrique en on fait un instrument de choix pour des clavieristes à la recherche de sonorités différentes qui ont trouvé leur place en particulier dans le Reggae et la musique Funk.
Même si certains musiciens y ont vu une descendance du clavecin ou de l’épinette, le Clavinet Hohner est resté un instrument à la marge dans l’histoire des claviers électriques. Sa mécanique très sensible au toucher s’accompagne d’une sonorité extrêmement véloce, capable de passer d’un son doux et rond à un autre aiguisé comme une lame de rasoir.
Le Clavinet D6 a eu surtout sa période de gloire dans les années 70, époque où l’instrument était devenu la coqueluche des musiques funky. Un des plus grands moment musicaux du Clavinet est l’œuvre de Stevie Wonder avec l’un des titres les plus funky jamais pondu: Superstition.
Pour comprendre les origines et le concept de l’instrument, il faut remonter à l’entre-deux-guerres, une période qui avait connu un grand nombre d’applications liées à l’électricité…En octobre 1929, le guitariste et arrangeur Eddie Duhram a l’audace de placer un micro à l’intérieur de la caisse de sa guitare.
Ce geste anodin venait – d’une certaine façon – d’engendrer la guitare électrique.A la même époque, Maurice Martenot présente à l’Opéra de Paris l’instrument de musique qu’il a mis au point : les ondes Martenot, tandis qu’en Allemagne, un certain Trautwein vante les sonorités de son trautonium pour lequel le compositeur Hindemith écrira un « concertino ».
D’autres instruments vont suivre tout aussi personnel : le mélochord, le thérémine et l’ondioline de G. Jenny.
C’est dans cette lignée, à mi-chemin entre la guitare électrique et les claviers purement électroniques, que surgira un instrument modeste, simple, mais qui va faire grand bruit au contact des musiciens professionnels : le Clavinet Hohner.
Fait amusant, à l’origine les clavieristes y ont vu un bon instrument pour approcher le son d’une guitare bien funky… Et quelques années plus tard, des hordes de guitaristes s’empressaient d’essayer d’imiter le son du Clavinet à grand renfort de pédales wah wah et autres compresseurs… La boucle était bouclée !