Formation phare de New York dans la mouvance « Street Funk » et précurseurs du rap/hip-hop à la fin des 70’s avec le titre « King Tim III », The Fatback Band représente la quintessence de la musique afro américaine de la première partie des 70’s. Après deux premiers albums pour le compte du label new yorkais Perception Records, Keep On Steppin, sorti en 1974, enfonce le clou avec un funk brut sur des titres tels que Wicky Wacky et sa ligne de basse hypnotique.
A l’origine du Fatback band, le batteur Bill Curtis né en 1932 à Fayetteville en Caroline du Nord. Au départ pianiste, Curtis abandonne l’instrument pour se mettre à la batterie durant son adolescence. Démobilisé en 1950, il débarque dans la Big Apple et fait ses gammes au côté de Clyde McPhatter, Bill Doggett, King Curtis ou Big Maybelle.
Fatback Band Keep On Steppin
Bill Curtis réunit autour de lui divers artistes marqués par le jazz dans le but de se lancer dans la production. A l’exception de Mary Davis, future chanteuse du S.O.S. Band dont il parraine les débuts, les ambitions de Curtis ne se concrétisent pas, ce qui l’incite à se lancer lui-même à l’assaut des charts à la tête du Fatback Band – une référence au style fatback des musiciens jazz de La New Orleans dans les 60’s.
Curtis décrit son jeu de batterie comme « un mélange de mon style avec un rythme de la Nouvelle-Orléans que j’ai appris dans l’armée et des rythmes antillais [steel pan] que j’ai entendus lorsque j’ai déménagé à New York ».
Bill Curtis
Associé à une équipe dont les piliers sont le guitariste Johnny King, le bassiste Johnny Flippin et le spécialiste du synthétiseur Gerry Thomas (un ancien du Jimmy Castor Bunch), Curtis marque son territoire dès 1973 avec le succès de « Street Dance », un titre de pur ghetto funk publié sur Perception records.
Au cours des deux années suivantes, une série de hits modestes publiés par Event records,- « Nija Walk (Street Walk) », « Soul March », « Keep On Steppin' », « Yum Yum (Gimme Some) », permettent au Fatback Band de poursuivre une aventure funk marquée par la fusion.
Keep On Steppin, enregistré en 1974, représente l’essence même de la formation : batterie crépitante, basse grondante funky, refrains scandés, et assez de guitare tranchante pour raser une forêt ! Les paroles sont souvent dans le mode bad-rapping ou call and response à l’exception de quelques titres plus soft !
« Keep On Stepping » est un excellent funk, tout comme « Wicky Wacky », « Mr. Bass Man » et « New York Style ». Le titre de soul » Love « , comporte de superbes voix, une accroche géniale, et sonne comme un morceau de leur album Feel My Soul ! Parmi les autres titres, citons « Can’t Stop The Flame », « Feeling » et « Breaking Up With Someone You Love Is Hard To Do ».
A partir de 1975, leur répertoire devient nettement plus disco. La tendance se confirmera avec « Spanish Hustle » (n°12 Soul), « Party Time », « The Booty » et « Double Dutch » alors que l’équipe de Bill Curtis passe sous contrôle de Spring/Polydor.
A compter de 1977, la formation sera simplifié en Fatback. Après I Like Girls qui les inities au Top 10 en 1978, « King Tim III (Personality Jock) » deviendra le tout premier single de rap à trouver sa place dans les charts en octobre 1979, tout juste une semaine avant l’arrivée en trombe de « Rapper’s Delight » du Sugarhill Gang qui lui ravit la vedette.
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CREDITS :
Enregistré au en 1974 au Blue Rock Studio – New York City – Event Records
- Arranged By – Bill Curtis (pistes : 1, 4, 9), Gerry Thomas (pistes : 5), Johnny King (3) (pistes : 2, 3, 6, 7, 8)
- Bass, Percussion – Johnny Flippin
- Design [Cover] – Ted Pettus
- Drums, Percussion – Bill Curtis
- Engineer – Eddie Korvin, Jan Rathbun
- Flute, Tenor Saxophone – George Adams
- Lead Guitar, Rhythm Guitar – Johnny King (3)
- Producer – The Fatback Band
- Tenor Saxophone, Vocals – Earl Shelton
- Trumpet, Organ – Gerry Thomas
- Trumpet, Vocals – George Williams
Sources : www.musiculture.fr – https://thefunkysoulstory.jimdo.com – www.dustygroove.com – www.vibration-funk.com – www.omodjo.com – www.theguardian.com
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