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Parée de bijoux et vêtue de chemises de couleur, Gal Costa est la chanteuse la plus impliquée dans le mouvement qu’elle qualifia plus tard de «politique», tant son impact sur les comportements a été fort. Le style de vie de Gal Costa et sa carrière artistique symbolise l’ouverture et la liberté que Tropicalia recherchait : à la fois hippie, chanteuse sophistiquée, participante du carnaval et sex-symbol audacieuse.

Des premiers jours de Tropicalia aux années 80, Gal Costa va travailler en relation étroite avec Gilberto Gil et Caetano Veloso. Sa carrière discographique commence en 1967, quand elle enregistre Domingo avec Caetano ; puis, en 1968, elle participe à l’album collectif Tropicalia et enregistre son premier album solo, Gal Costa.

L’opus contient ses premiers tubes « Baby », « Divino Maravilhoso », « Que pena (Ele já não gosta mais de mim) », et « Não identificado », qui deviendront vite des incontournables du répertoire brésilien. La même année sort Gal, album résolument tropicaliste qui n’a rien à envier aux enregistrements de rock psychédélique.


Gal Costa – Gal a Todo Vapor

Gal Costa, interprète privilégiée de Gilberto Gil et Caetano Veloso, est l’un des trois fers de lance du tropicalisme. Elle s’émancipera vite de leur giron, par la force des choses, puisque ces derniers seront exilés, comme de nombreux songwriters entre 1968 et 1973 – les interprètes restant au pays.

Elle devient alors la « muse de l’underground » brésilien, entretenant la flamme allumée par les tropicalistes, et commence à s’intéresser de près aux malditos, électrons libres de la MPB, dont elle reprend les chansons.

Pendant que Gil et Veloso sont en exil, Gal est leur porte-parole et enregistre leurs compositions au Brésil. Elle interprète aussi des chansons de Roberto Carlos, d’Erasmo Carlos, de Luis Melodia et de Jorge Ben jor.

Gal Costa - Gal a Todo Vapor
Gal Costa – Gal a Todo Vapor

Enregistré live lors d’une série de représentations au Théâtre Tereza Raquel de Rio de Janeiro en 1971, Gal a Todo Vapor compile dans un double album un ensemble de chansons qui va de la tradition d’Ismael Silva au folklore bahianais en passant par l’avant-garde de Caetano Veloso et Jorge Ben.

Les sept premiers morceaux (sur 18) mettent en scène Gal Costa seule, accompagnée uniquement de sa guitare acoustique.

Elle joue « Pérola Negra » (de Luiz Melodia, alors novice), « Vapor Barato » (de Jards Macalé et Waly Salomão), « Como Dois e Dois » (de Caetano) et « Sua Estupidez » (de Roberto et Erasmo Carlos).

Gal Costa - Gal a Todo Vapor
Gal Costa – Gal a Todo Vapor

L’été 71 figure parmi les plus fous de l’histoire du Brésil ! Sur la plage d’Ipanema, il y avait un endroit appelé « Pier » ou « Dunas do Barato ». C’était un espace de liberté où les outsiders, les dropouts, les trip outs, les freaks et les hippies se réunissaient pour fumer de la marijuana, faire un trip LSD et se lever pour applaudir le coucher de soleil. La musique « Vapor Barato » était leur hymne. Le titre de la chanson fait référence à la fumée de marijuana.

« Vapor Barato » devient l’hymne de la contre-culture brésilienne, une ballade acoustique dans le style de Janis Joplin, portrait d’un hippie qui a abandonné ses études et qui porte « un jean rouge, un manteau militaire de général et beaucoup de bagues », qui quitte l’enfant qu’il a été pour se lancer dans une quête personnelle de découverte de soi ».

Gal Costa – Gal a Todo Vapor

Les performances sont dramatiques, intimes, précises, émotionnelles et d’une clarté étonnante. Ces morceaux montrent parfaitement sa voix, mettant en avant toutes les caractéristiques vocales de Costa, avec cette beauté urgente que l’on ne retrouve que lors d’une performance live.

A Todo Vapor aurait été un excellent set avec ces seuls morceaux, mais la surprise arrive à peu près à la moitié de l’épopée de huit minutes, « Vapor Barato », quand, sorti de nulle part, son groupe se joint à elle et transforme la lente et intime progression descendante en une lamentation brûlante avec Costa qui gémit, démontrant sa dextérité impressionnante et sa ferveur émotionnelle.

Cette intensité se poursuit pendant tout le reste de l’enregistrement ; le groupe est serré et progressif, expérimental et dynamique – en fait assez fou – comme son groupe sur ses deux disques éponymes de 1969, il n’est donc pas surprenant que le groupe apporte une brillance inconcevable à « Perola Negra », « Chuva, Suor E Cerveja » et d’autres, ainsi qu’une version particulièrement inspirée de « Hotel das Estrelas ».

Gal Costa – Gal a Todo Vapor

Si la qualité de l’enregistrement demeure correcte pour l’époque, elle souffre d’un mauvais montage entre les chansons.

Le spectacle a été filmé par le cinéaste Leon Hirszman, mais n’est jamais sorti. Gal Costa souhaite le voir restauré et edité en DVD. On peut cependant apercevoir de courts extraits dans le documentaire O Nome Dela é Gal, produit en 2017.

Si à ses débuts, sa voix est parfois rauque et mal contrôlée, en particulier sur les titres plus rock ou teintés de blues, un travail de sa technique lui permettra, quelques années plus tard, de maitriser son chant, capable d’être douce ou agressive, poignante ou séduisante, légère ou perçante.

Sources : https://monkeybuzz.com.br – www.discogs.com – https://revistacontinente.com.br

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CREDITS :

Enregistré live en novembre 1971 au théâtre Tereza Rachel, Copacabana, Rio de Janeiro – Philips records

  • Arrangements by: Lanny Gordin
  • Gal Costa (Voice and Acoustic Nylon Guitar)
  • Lanny Gordin (Electric guitar and Musical Direction)
  • Novelli (electric bass)
  • Jorginho Gomes (former member of Novos Baianos) (Drums)
  • Pepeu Gomes (Electric Guitar)
  • Produced by: Roberto Menescal
  • Songs written by: Moraes Moreira, Luiz Melodia, Jards Macalé, Caetano Veloso, Luiz Gonzaga, Humberto Teixeira, Jorge Ben, Ismael Silva, Roberto Carlos, Erasmo Carlos and others…
  • Art Cover by: Luciano Figueiredo and Oscar Ramos.
  • Direção geral: Waly Salomão
  • Technician [Live Recording]Jorge Karan
  • Musical AssistancePaulo Lima

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