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Pour son premier LP, comme Chet Baker dans le jazz, Laurent Voulzy pour la variété, Tété joue de sa nonchalance, de sa décontraction naturelle, de la candeur des débuts pour restituer une ambiance apaisée teintée d’une élégance très anglo-saxonne. Voix suave, aiguë douce, flow inventif, postures de dandy, son minimaliste (guitare sèche, basse d’Evy Moon et batterie d’Albert Malo), arrangements d’orfèvre, influences jazzy, bluesy, soul, pop apportent une grande légèreté au disque. Une œuvre à ranger juste à côté du Welcome to the cruel World de Ben Harper et pas très loin d’un Otis Redding.

Les clichés sont têtus car s’il accepte volontiers d’entretenir quelques correspondances londoniennes ou avec le Mississippi, l’homme a du caractère et s’est toujours affranchi de toutes les familles. Peut-être parce que la sienne a volé en éclats lorsqu’il avait deux ans, l’obligeant à passer du soleil sénégalais (il est né le 25 juillet 1975 à Dakar) au ciel aléatoire de Bordeaux et celui malheureusement beaucoup plus sûr de Saint-Dizier. Dans l’Est de la France, entre brume et pluie et pluie et brume, ses réjouissances se nomment : le jazz, The Beatles ou Bob Dylan que sa mère, martiniquaise, lui fait découvrir.


Tété l’air de rien

Tété s’ouvre aussi au rap et avoue un gros faible pour la musique anglo-saxonne et Serge Gainsbourg. À l’âge de 15 ans, sa mère lui offre une guitare pour le consoler de s’être cassé la jambe. Étape clé qui lui ouvre les oreilles sur d’autres artistes, notamment les deux Mathieu, Chédid et Boogaerts, deux auteurs-compositeurs-interprètes qui, dans leurs styles si opposés lui donnent l’envie de se lancer. Bobby Lapointe et des auteurs comme Jack Kerouac lui permettront de créer son logiciel d’écriture.

Dans mes influences, je pense qu’il y a beaucoup les disques qu’écoutait ma mère, les Beatles, Tom Waits, beaucoup de jazz, essentiellement de le musique noire Américaine avec un son très chaud. Ensuite, je dirais que vers 15-16 ans, je me suis cassé la jambe et j’ai été immobilisé et ma mère m’a offert une guitare. J’ai découvert Lenny Kravitz, Keziah Jones et j’ai commencé à écrire mes chansons. (Tété)

Il ne lâche plus l’instrument et peu à peu, à tâtons, un style naît : des textes très travaillés, parfois en anglais, et une musique à mi-chemin entre la soul et le folk. Les bars de Strasbourg et Nançy sont ses premiers lieux d’expression.

Tété l'air de rien
Tété l’air de rien

Ambitieux, entêté, il s’installe à Paris en 1999. Avec Alberto Malo à la batterie et Evy Moon à la basse, deux amis, il multiplie les rencontres avec le public. Partout, dans les bars, sur les places et même dans le métro, il teste ses créations.

J’ai quitté l’Est pour arriver à Paris avec dans l’idée d’essayer de jouer aux terrasses des cafés et de faire le chapeau où je pouvais aller. J’ai toujours ce souvenir de La Flèche D’Or première version, tous les mardis soirs j’y jouais car il y avait une scène ouverte, tu arrivais vers 18h30, le patron te mettait au programme, il y avait une entrée libre, chacun mettait ce qu’il voulait et il partageait le pot entre tous les artistes. (Tété)

En 2000, le groupe offrira près de 150 concerts. Un an plus tard, une première démo de quatre titres intulée Préambule sort dans les bacs. Pop, soul, funk et blues sont déjà là. La grande maison Sony/BMG le repère et le signe.

Tété l'air de rien
Tété l’air de rien

En 2001, son premier album, L’Air de Rien, est un vrai succès critique et commercial. L’artiste récolte là les fruits de ses nombreux concerts. Très présent et séduisant sur scène, Tété a déjà un public avant même de sortir sa première oeuvre. Le titre résume bien l’atmosphère du disque et la personnalité de Tété : une musique légère sur des propos qui sont, l’air de rien, loins de l’être et un artiste désinvolte et grave à la fois.

Ses influences anglo-saxonnes sont d’emblée mises en avant avec une reprise très personnelle d’« Eleanor Rigby » des Beatles, « Love, Love, Love » et ce titre gainsbourien : « L’abominable Hyde » mais également grâce au minutieux travail fourni sur les arrangements, les compositions et les mélodies.

« Le Meilleur des mondes » , « Aisé » , sucreries pop, se mêlent avec beaucoup de bonheur à des morceaux à mi-chemin entre le rock (« Cousin Willy ») et le blues (« Le magicien » ou « Passage Brady »).

Tété l'air de rien
Tété l’air de rien

Ses textes, très travaillés, aux accents poétiques, se nourrissent de ses observations quotidiennes. Descriptifs et humoristiques comme lorsqu’il dépeint un alcoolique croisé dans le « passage Brady », plus ambitieux lorsque Tété tente de définir « Les envies » ou de trouver la recette du « Bonheur », réussissent presque toujours, l’air de rien, à traduire ses colères, ses peines, ou à diffuser des messages positifs.

Tété travaille énormément la sonorité de ses mots, faisant s’entrechoquer les syllabes grâce à un jeu remarquable d’allitérations, de consonances, de redoublements comme sur « Dodeline ». Sur la lancée d’une petite tournée marathon, en quatre mois d’exploitation commerciale, le disque se vend à 40 000 exemplaires.

20 ans plus tard, après 8 albums studio et 600 000 albums vendus, Tété propose L’Air de rien en Legacy Edition (51 titres dont 37 inédits : démo, versions alternatives, chansons inédites, live inédits.

Sources : www.rfi.fr – www.qobuz.com – www.chantefrance.com – www.laparisiennelife.com – www.legacyrecordings.fr – https://riffx.fr

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CREDITS :

Enregistré en 2000 à l’Artistic Palace Studio – Boulogne-Billancourt (France)- Epic records

  • Alberto Malo : Batterie
  • Evy Moon : Basse
  • Simon Andrieux : Trombone
  • David Aubaile : Flûte
  • Jean-Philippe Audin : Violoncelle
  • Régis Cecarelli : Cloche, batterie
  • Renaud Letang : Engineer, Mixing, Release Coordinator
  • Thomas Moulin : Assistant
  • Nilesh « Nilz » Patel : Mastering
  • Tété : Arrangeur, Dobro, Guitare, Kazoo, Tambourin, Triangle, Voix
  • Lord Von Babass : Assistant

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