Au lycée, Tim Buckley est un élève modèle. Il joue au base-ball et est quarterback dans l’équipe de football. Mais au cours de ses dernières années d’école, il commence à développer d’autres pôles d’intérêt : le folk et la poésie beat. Il a appris à jouer du banjo à l’âge de 13 ans et se produit souvent avec son ami Dan Gordon.
Tourmenté, Tim Buckley éprouve un profond sentiment d’inadéquation avec la vie qui ne le quitte jamais. Il se casse deux doigts de la main gauche lors d’un match et arrête le football. Négligeant ses études, il veut consacrer son existence à l’art, à la musique. Une façon aussi, pour lui, de s’éloigner de son père, un vétéran multidécoré de la Seconde Guerre mondiale qui est devenu distant et violent.
Durant ses deux dernières années à la Loara High School d’Anaheim, il joue et récite des poésies avec deux groupes folk, les Bohemians et les Harlequin. Il rencontre une jeune fille, Mary Guibert, qui ne tarde pas à tomber enceinte. Ils se marient le 25 octobre 1965, Tim n’ayant que 18 ans. Son père lui déclare : « Je te donne six mois maximum. » Le mariage et la paternité sont un trop gros défi. Tim Buckley ne se sent pas à la hauteur et divorce de Mary en octobre 1966.
Son fils, Jeff Buckley, naît un mois plus tard. Mais quand Mary accouche, Tim est déjà parti. Il a quitté l’université de Pullerton au bout de deux mois seulement et s’est lancé dans la musique. « Je ne peux pas nager dans tes eaux, Et tu ne peux pas marcher sur mes terres, je vogue sur tous mes péchés, Et Je grimpe surs toutes mes peurs, bientôt je volerai. Écrit-il dans une chanson dédiée à Mary, I Never Asked To Be Your Mountain.
Tim Buckley joue dans les clubs de la scène folk de Los Angeles, à commencer par celui de son ami Dan Gordon. En février 1966, il s’installe à New York, sur la Bowery, avec sa nouvelle fiancée Jane Goldstein, pour suivre ses rêves. Il est remarqué par le manager Herb Cohen, qui lui procure un contrat avec Elektra Records, et en 1966, il débute avec l’album Tim Buckley. Mais il n’est pas satisfait. Le disque ne lui plaît pas, il veut davantage, et en 1967 sort un album de poésie et de musique intitulé Goodbye and Hello. Indifférent au hit-parade, il ne supporte pas les règles du marché de la musique et entend simplement se servir de son art pour exprimer sa créativité.
Sa carrière consiste en une série d’expérimentations perpétuelles qui attirent tout d’abord le public et la critique avant de les désorienter. Tim Buckley est à la fois folk, rock, free Jazz et avant-garde, et rien de tout cela. Un musicien culte, un poète adoré de quelques-uns, mais au succès confidentiel.
Son album le plus retentissant, Happy Sad (1968), se classera seulement 61 au hit-parade. Tim Buckley riposte un an plus tard en enregistrant trois disques totalement expérimentaux, Lorca, Blue Afternoon et Starsailor, qui sortent l’un après l’autre mais s’avèrent un échec commercial. Tim Buckley se perd dans les méandres de la dépendance à l’alcool et la drogue, tente de rebondir avec trois autre disques (Greeting from L.A., Sefronia, Look at the fool) mais sans parvenir à se renflouer.
En 1975, Il semble retrouver sa voie : il se désintoxique et annonce son retour par une tournée et un album live. Le 28 juin 1975, Tim Buckley achève sa tournée par un concert qui affiche complet à Dallas et se met à boire. Le lendemain, il se rend chez son ami Richard Keeling, en quête d’héroïne. Tous deux se disputent et Richard, excédé, lui fournit une grosse dose, ajoutant :« Prends-la et va t-en. »
Tim Buckley en sniffe une bonne partie et regagne son domicile où son épouse Judy le trouve presque inconscient. Elle le met au lit, téléphone à ses amis et aux membres du groupe pour savoir ce qui est arrivé. Lorsqu’elle revient dans la chambre à coucher, Tim Buckley est mort. Il avait 28 ans et possédait pour seuls biens à sa disparition une guitare et un amplificateur.
Richard Keeling est accusé d’homicide involontaire et condamné à quatre mois de prison et quatre ans de liberté surveillée. Tim Buckley avait réussi à se désintoxiquer et pouvait encore accomplir de grandes choses. Les deux disques posthumes live Dream Letter et Live At The Troubadour 1969 le prouvent.
Son talent revivra à travers son fils, Jeff Buckley, qu’il n’a rencontré qu’une fois, tout comme son tragique destin.
c’est en 1975 qu’il est mort, pas en 1978
merci pour cette précision.