Toots and The Maytals ont énormément contribué à l’âge d’or du reggae. Groupe vocal instrumental, ils ont longtemps rivalisé avec les Wailers. Toots and The Maytals, c’est d’abord Fred « Toots » Hibbert, un chanteur à la voix rauque et chaude, délicieuse. Grand amateur de soul music américaine, il fait partie des admirateurs d’Otis Redding, Solomon Burke et autres Wilson Pickett. On a d’ailleurs parfois dit de lui qu’il était en quelque sorte l’Otis Redding des Antilles.
Au début des sixties, Fred fait partie de ces nombreux chanteurs musiciens jamaïcains qui mêlent blues et rock U.S. à la musique folklorique de son pays. À partir de 1963, après s’être produits sous le nom des Vikings, les Maytals (pas encore Toots and The Maytals) enregistrent leurs premiers tubes locaux avec le producteur Coxsone Dodd.
En plein succès, en 1965, leur carrière est momentanément interrompue, Toots étant condamné à deux ans de prison pour détention de drogue. Après un retour en force, à la fin des sixties, Toots and the Maytals obtiennent un tube mineur en Angleterre avec Monkey Man (1970).
Deux ans plus tard, leur participation à la B. O. du film « The Harder They Come » les fait connaître dans plusieurs pays, et plus particulièrement aux Etats-Unis où ils vont, par la suite, connaître un énorme popularité.
En 1975, Island sort en Angleterre l’album de Toots and The Maytals, Funky Kingston, qui en fait regroupe des morceaux édités sur deux 33 tours initialement publiés sur le label Trojan, une petite firme spécialisée. Le but de Hibbert et de la formation est de chanter non seulement la pauvreté et l’exploitation, mais aussi un monde meilleur basé sur l’amour et la compréhension mutuelle.
Pour eux, le reggae doit être avant tout un divertissement et une vision plus optimiste du futur. Quand on lui demande de définir le reggae, Toots affirme cependant: «C’est la musique des ghettos. Cela veut dire de la pauvreté, de la souffrance. Son but étant de réussir l’union avec Dieu. »
Parmi ses réussites les plus notoires, on citera Reggae Got Soul (1977), un album sur lequel Steve Winwood est à l’orgue ; et surtout Toots And The Maytals Live, enregistré à l’Hammersmith Palais de Londres le 29 septembre 1980, et mis sur le marché vingt-quatre heures plus tard.
À propos de ce disque, Jean-Jacques Dufayet écrit dans Rock & Folk: « Le mec qui a chanté Reggae Got Soul et Funky Kingston a réussi là le monument qu’on attendait, la fusion entre reggae et funk. Cela ne pouvait en fait venir que de lui, dont les racines se mêlent étroitement au rhythm ‘n’ blues…
En se libérant, Toots a complètement débridé ses Maytals, qui se révèlent aujourd’hui comme le groupe le plus complet de l’île… » Toujours fidèle à ces racines, à la fin des années 80 il enregistrera Toots In Memphis, un album de reprises façon reggae de classiques d’Otis Redding, Eddie Floyd, etc.